Produite à l’Opéra Bastille, la transmission des histoires multiples liées à Aïda – l’histoire de Aïda, l’histoire contextuelle de l’opéra et le récit contemporain – est rendue possible notamment grâce à cette rencontre entre l’art de l’opéra et l’art de la marionnette, qui constituent tous deux des espaces de représentations culturelles et sociales. Lotte de Beer précise de ce fait sa position politique où la cantatrice blanche entre en relation avec la protagoniste éthiopienne symbolisée. Imaginées par l’artiste zimbabwéenne Virginia Chihota et conçues par Mervyn Millar, les marionnettes relèvent d’un dispositif non réaliste réfléchi en dialogue avec la voix des chanteur.euses pour l’interprétation des personnages d’Aïda, de son père Amonasro et des esclaves éthiopiens. L’artiste Virginia Chihota, qui a également réalisé certaines des peintures expressionnistes projetées sur scène, propose une figure d’Aïda en résonance avec son travail artistique mettant en valeur « les façons dont le corps féminin brise les frontières et suscite des interrogations sur les différentes formes d’appartenance ».
Aïda par Lotte de Beer : un espace cosmopolitique
