Aïda par Lotte de Beer : un espace cosmopolitique

Produite à l’Opéra Bastille, la transmission des histoires multiples liées à Aïda – l’histoire de Aïda, l’histoire contextuelle de l’opéra et le récit contemporain – est rendue possible notamment grâce à cette rencontre entre l’art de l’opéra et l’art de la marionnette, qui constituent tous deux des espaces de représentations culturelles et sociales. Lotte de Beer précise de ce fait sa position politique où la cantatrice blanche entre en relation avec la protagoniste éthiopienne symbolisée. Imaginées par l’artiste zimbabwéenne Virginia Chihota et conçues par Mervyn Millar, les marionnettes relèvent d’un dispositif non réaliste réfléchi en dialogue avec la voix des chanteur.euses pour l’interprétation des personnages d’Aïda, de son père Amonasro et des esclaves éthiopiens. L’artiste Virginia Chihota, qui a également réalisé certaines des peintures expressionnistes projetées sur scène, propose une figure d’Aïda en résonance avec son travail artistique mettant en valeur « les façons dont le corps féminin brise les frontières et suscite des interrogations sur les différentes formes d’appartenance ».

Entretien avec Ban-Yuan Chang : « Humanism in posthuman subject »

Au sein d’un entretien, l’artiste taïwanais Ban-Yuan Chang donne à voir une perception humaniste de la futurité. Son œuvre est le lieu de nouvelles reconsidérations culturelles sur l’appréhension des machines dans une ère post-humaine. Son désir est de réduire l’écart que nous pouvons poser aujourd’hui entre l’homme et la technique. Son rapport à notre monde changeant ne tombe en aucun cas dans les lieux communs science-fictionnels. Il nous montre comment il conçoit l’avenir en interrogeant et en imbriquant le passé colonial de son pays, les principes d’incarnation reliés au Taoïsme et au Bouddhisme, son imaginaire formée par la culture des années 1990 et son expérience paramédicale marquant l’année consacrée au service militaire.