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Les artistes Elise Drevet, Naïma Rass, Pauline Rouet et Bettina Saroyan investissent une ancienne pharmacie de Saint-Herblain. Occupant la vitrine de leurs ateliers, elles exposent leurs œuvres tissées, porteuses de signes multiples. Inspirées par le contexte électoral, elles ont créé à la lumière des rouages d'une politique bien ficelée. Le discours politique s'impose comme un fil supplémentaire avec lequel elles tissent. Conscientes des enjeux sociaux, politiques et écologiques qui se trament, elles approchent la réalité en invoquant les voies de la symbolique. Quelle place donner à l'imposture d'un système réglé par avance ?

Aïda par Lotte de Beer : un espace cosmopolitique

Produite à l’Opéra Bastille, la transmission des histoires multiples liées à Aïda – l’histoire de Aïda, l’histoire contextuelle de l’opéra et le récit contemporain – est rendue possible notamment grâce à cette rencontre entre l’art de l’opéra et l’art de la marionnette, qui constituent tous deux des espaces de représentations culturelles et sociales. Lotte de Beer précise de ce fait sa position politique où la cantatrice blanche entre en relation avec la protagoniste éthiopienne symbolisée. Imaginées par l’artiste zimbabwéenne Virginia Chihota et conçues par Mervyn Millar, les marionnettes relèvent d’un dispositif non réaliste réfléchi en dialogue avec la voix des chanteur.euses pour l’interprétation des personnages d’Aïda, de son père Amonasro et des esclaves éthiopiens. L’artiste Virginia Chihota, qui a également réalisé certaines des peintures expressionnistes projetées sur scène, propose une figure d’Aïda en résonance avec son travail artistique mettant en valeur « les façons dont le corps féminin brise les frontières et suscite des interrogations sur les différentes formes d’appartenance ».

Episode 7 – Emilie Blanc : Politiques de l’identité

Mon invitée de ce nouvel épisode est Emilie Blanc, docteure en histoire de l’art contemporain, lauréate de la bourse postdoctorale de recherche 2018-2019 de la Terra Foundation for American Art. Sa thèse « Art Power : tactiques artistiques et politiques de l’identité en Californie (1966-1990) », est récompensée par le deuxième prix de thèse par l’Institut du genre en 2018. Elle retrace les mouvements politiques des africains américains, des mexicains-étasuniens, des féministes et des gays-lesbiennes à Los Angeles et San Francisco. Ils et elles vont se former en mouvements dont les formats et les lectures pourrons vous apporter un regard engagé sur l’histoire de l’art contemporain.

Chambres en souffrance : révéler la parole des artistes et des femmes victimes de violences à travers l’espace intime – LES CAHIERS DE L’ECOLE DU LOUVRE n°15, 2020

Comment les artistes ont-elles extrait la violence de l’espace de la chambre ? Donner à entendre la femme et ses blessures inextricables est l’objectif premier des artistes qui ont eu le désir d’interroger ce cadre intimiste et les expressions, psychanalytiques ou politiques, qui s’en échappaient. La chambre, devenue scène ouverte sur l’extérieur, détient un rôle prépondérant dans la reconstitution d’événements traumatiques, vécus par les artistes elles-mêmes ou par des femmes dont elles se sentent proches. Virginia Woolf a évoqué cet espace clos, dont, à l’image de leur propre corps, les femmes ne pouvaient disposer librement ; la chambre, sans la liberté d’y aimer selon ses choix, d’y créer à sa guise, d’y être seule, se résume à la dépendance, aux abus, aux blessures. Des années 1970 à aujourd’hui, nous retraçons, par des œuvres clefs, reflets de contextes militants, les problématiques soulevées par les artistes : dangers ou violences auxquelles les femmes, étudiantes, prostituées ou jeunes enfants font face.

Episode 6 – Julie Crenn : Pratiques textiles, l’exposition comme espace politique et statut d’auteur

Julie Crenn est commissaire d’exposition, critique d’art, historienne de l’art et commissaire associée du centre d’art Le Transpalette à Bourges. Son travail m’a beaucoup inspirée et je souhaitais beaucoup la recevoir dans ce podcast. Souvent, le choix des artistes qu’elle présente et ses expositions mises en place répondent à un fossé de connaissances historiques et artistiques. Son constant travail de réflexion sans jamais se complaire dans les lieux communs de l’histoire de l’art me pousse à m’interroger aussi sur ce que je vois. C’est par ailleurs, à travers, la série d’interviews d’artistes Herstory qu’a émergé la volonté d’affirmer davantage ma pensée décentralisée et décoloniale, féministe et inclusive de l’art. Julie Crenn est très vite ressortie du lot de la même manière qu’Elvan Zabunyan, une professeur d’histoire de l’art contemporain qui traite des études post-coloniales de l’art, une professeure que nous avons eu en commun. Pour elle, comme pour moi, Elvan Zabunyan a joué un rôle déterminant dans la déconstruction du discours critique.

Review LA CLINIQUE DU QUEER – Point contemporain, 2020

La maison populaire de Montreuil présente entre ces murs une exposition intitulée La clinique du queer. Sur ces termes, nous pensons au milieu médical, au soin et, de manière beaucoup plus problématique, aux thérapies de conversion des personnes LGBTQI+. C’est par le prisme du soin de la mélancolie des vies queer et de l’expérimentation de nouvelles formes de communautés que l’événement choisit de se positionner. Comment concevoir de nouveaux espaces queer, les habiter et les rendre tangibles au sein de cette société contestée ? A travers quels récits l’identité queer s’exprime-t-elle ? Comment les artistes permettent-iels de déconstruire l’hétéronormativité blanche ? De quelles manières questionner les représentations des subjectivités minoritaires ? Au sein de cette maison, les artistes déploient leur langage verbal, corporel et symbolique émancipateur et projettent ainsi leurs réalités, leur force politique et narrative pour donner à penser d’autres schèmes socio-culturels.

Episode 5 – Clélia Berthier : Rencontre de matières par le feu et sortie des Beaux-Arts

La gueule pleine de dents, 2018, grille en fer chauffée à blanc incrustée dans un bloc de mousse polyuréthane rose, 50 x 100 x 100 cm https://open.spotify.com/show/7cStJQ7yDskSeHmRCJ7Rni Clélia Berthier est une artiste française sortie de l’école des Beaux-arts de Nantes en 2019. Son DNSEP a été précédé par une licence en graphisme, puis une licence [...]

Episode 4 – Sasha Kills : Identité queer, de l’illustration de chimère au drag écorché et alternatives aux shows pendant le confinement

Marc Socié, aka Sasha Kills est diplômé.e de l’école national des arts décoratif de Paris en 2013 et de la School of the Art Institute de Chicago 2011, iel a eu l’opportunité de partir en résidence à LA et à la Cité international des arts de Paris. Son parcours initial d’arts visuels (dessin, gravure, illustration et livre), lui a permis de comprendre comment le milieu fonctionne et de s’en détacher pour se construire personnellement.

Episode 1 – Darta Sidere : Espace du toucher et droit à l’exposition

Diplômée en 2019 de l'Ecole des Beaux-Arts de Paris, Darta Sidere travaille avec des pierres calcaires, des stéatites, du bronze, de l'acier. Elle développe ce qu'elle appelle "l'espace du toucher" en sculptant ces matériaux ou en les laissant interragir par des effets chimiques. C'est d'abord grâce à sa formation à Milan auprès de l'artiste Gianni Caravaggio (entre 2013-2014), qu'elle commence à traiter la pierre et à l'appréhender autrement qu'en une sculpture traditionnelle. Elle cherche à poursuivre ses expérimentations à Rennes par le biais d'un stage avec un tailleur de pierre et à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris au sein d'un atelier de taille pour "s'habituer au matériau et voir quelles autres possibilités je peux apporter pour la création de sculptures en pierre" nous dit-elle.

L’invisibilité des historiennes de l’art et critiques d’art

Parfois il ne suffit pas de grand chose pour mettre en exergue des manques intellectuels profonds. Aujourd’hui j’ai ouvert Art en théorie, 1900-1990, LE répertoire de textes critiques qui ont marqué l’histoire de l’art au XXe siècle.Malheureusement peu de trace d'auteures. Montrer les œuvres des artistes femmes, c’est un fait, il est crucial de le faire. Mais nous ne parlons peu des historiennes de l’art, des critiques d’art, des politiques engagées dans la culture ayant fait progresser les discours. Il est tout un pan fondamental de l’histoire de l’art à rétablir : la théorie.

Entretien avec Ban-Yuan Chang : « Humanism in posthuman subject »

Au sein d’un entretien, l’artiste taïwanais Ban-Yuan Chang donne à voir une perception humaniste de la futurité. Son œuvre est le lieu de nouvelles reconsidérations culturelles sur l’appréhension des machines dans une ère post-humaine. Son désir est de réduire l’écart que nous pouvons poser aujourd’hui entre l’homme et la technique. Son rapport à notre monde changeant ne tombe en aucun cas dans les lieux communs science-fictionnels. Il nous montre comment il conçoit l’avenir en interrogeant et en imbriquant le passé colonial de son pays, les principes d’incarnation reliés au Taoïsme et au Bouddhisme, son imaginaire formée par la culture des années 1990 et son expérience paramédicale marquant l’année consacrée au service militaire.

Time-capsule – Transitoire : Le Kiosque

Time-capsule dans l’espace public, Transitoire ouvre à chaque levé de soleil, avant que l’employé.ée ou l’étudiant.e ne parte au travail, un nouvel espace de passage. Comme l’arrêt de bus, auprès duquel prend place le kiosque, cet entre-deux lieux s’ouvre aux passants-spectateurs afin d’extraire de notre vie quotidienne un espace, un temps intermédiaire.